Ce jour sera un grand jour pour l'ornithologie, la botanique, le sauvetage et la gastronomie.
Avant de partir à pied vers Anidri, nous prenons notre petit déjeuner sur le port. Dès le deuxième jour, la gentille serveuse nous reconnaît et nous accueille avec un grand sourire.
Les touristes qui vont prendre le bateau vers Elafonisi arrivent par petits groupes et le quai s'anime peu à peu. Sur une minuscule barque, des pêcheurs trient leurs prises. Ils vendent sur place, des crabes et des poissons qu'ils pèsent sur uns balance posée sur le quai. Pas très loin, trois chats surveillent la manœuvre. Ils savent que les poissons trop petits sont pour eux et ils attendent, indifférents comme savent l'être les chats.
Pour aller à Anidri,(carte) la route passe près du camping, longe la mer et
oblique dans une étroite vallée. A gauche, une grande
paroi rocheuse. Haut dans le ciel, tournoient trois rapaces que nous
ne savons identifier. Dans les rochers, nous profitons longuement
d'un merle bleu qui vit sa vie sans s'occuper de nous. Ce n'est pas
notre premier en Crète mais c'est celui qui se laisse le plus
facilement admirer. Plus loin dans la paroi, une plante
indigène : petromarula pinata. Pas rare mais ça fait
toujours plaisir. Nous continuons notre montée. La
vallée s'élargit, devient plus riche, cultivée.
Sous les oliviers, des glaïeuls, des muscaries, des
sérapias, un orchis blanc que nous nous promettons
d'identifier plus tard (sans succès). Dans les arbres, des
chardonnerets, des mésanges, des fauvettes
mélanocéphales. Nous arrivons enfin à Anidri (
deux heures de marche mais vraiment très lente). Un coup d'œil
à la chapelle et un pot à la sympathique taverne
où, est-ce la soif ? je déguste mon meilleur jus
d'orange pressée. Et là, à quelques
mètres, vient jouer pour notre plus grand plaisir un
gobe-mouche à collier. Il reste là, sautant du sol sur
une branche et nous le filmons en gros plan ce qui nous permettra son
identification certaine (il n'est pas marqué comme
présent en Crète dans le Lars Jonsson mais il
était bien là).
Nous repartons par les gorges, (à l'église, à droite, puis à gauche), et commençons la descente en admirant une pie-grièche à tête rousse. Au début, un peu d'eau coule dans le ruisseau, puis, comme souvent en Crète, elle s'infiltre et nous poursuivons notre route entre des rochers complètement secs. La descente est facile, balisée par des tas de pierres et nous pensons la terminer sans rencontrer âme qui vive lorsque, vers la fin une dame s'avance vers nous. C'est une française, une parisienne plus exactement, qui va de Paléochora à Soughia avec un groupe de marcheuses, et, elles ont perdues la route….au premier endroit où elles pouvaient la perdre. Elles sont un peu tendues et commencent à se disputer. Très fiers de jouer les Saint Bernard, nous les aidons à retrouver le sentier et les regardons disparaître avec leurs gros sacs à dos. Nos ambitions sont moins grandes, mais… nous ne nous perdons pas. Pas trop.
Le retour vers Paléochora se fait en longeant la mer. Près de l'arrivée, un dernier plaisir, huit hérons pourprés tournoient longuement au-dessus de nous.
Dès notre retour à l'hôtel, nous faisons un saut sur la plage pour prendre un bain.
-"Au début elle paraît froide, mais quand on est dedans elle est bonne"
Je veux bien le croire mais je m'arrête à la cheville.
Pour notre dernière après-midi, nous flânons dans la ville. Le port en travaux avec un bateau au même nom que le mien "meltemi", le stade sans un brin d'herbe, quelques chevreaux.
Le soir, nous retournons à la taverne Apospérida. Je me lance et commande mon vin rouge, petite bouteille, pas froid,en grec. Kokino krassi, mikro boukali,oggi krio.
Merci le Berlitz. La patronne comprend et sourit. Elle a un sourire magnifique.
Nous mangerons des tomates farcies absolument délicieuses, une pure merveille et repartons ravis, nous promettant de chanter partout les louanges de la taverne Apospérida.